Y a-t-il un rapport entre alimentation et développement cognitif ?

Notre cerveau est gourmand en énergie… Au repos, 25 % de l’énergie utilisée par notre corps est allouée au fonctionnement du cerveau.

Au niveau individuel, certaines carences peuvent engendrer des retards de développement alors que des apports en nutriments spécifiques ont un impact sur les performances cognitives de primates au cours de leur développement. Mais au final, la diversité des régimes alimentaires selon les sociétés humaines montre qu’il n’y a pas un modèle alimentaire unique qui serait meilleur pour les capacités cognitives. Certaines populations mangent énormément de viande, d’autres presque exclusivement des végétaux.

En revanche, à l'échelle de l'évolution, tout laisse penser que l’alimentation a joué un rôle essentiel dans le développement des capacités cognitives de nos ancêtres, en lien avec l’augmentation de la taille du cerveau. Une théorie avance que l’utilisation très précoce du feu chez les homininés aurait permis une alimentation de meilleure qualité, hautement calorique. Les observations des crânes d’Homo erectus/ergaster vieux de 1,8 millions d’années montrent une réduction de la denture, prouvant que ces hommes de grande stature n’étaient pas très efficients pour mâcher des aliments très durs.

Pour répondre à des besoins en énergie accrus, certains scientifiques pensent qu’une utilisation du feu a été possible chez ces espèces du genre Homo. La cuisson des aliments, notamment des tubercules riches en amidon et de la viande, les rend plus digestes et bien plus énergétiques, et répond aux besoins considérables en énergie d’un cerveau dont la taille augmente dans la lignée humaine.

Article revu en 2023. Remerciements à Bruno Simmen, Chargé de Recherche au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7206, Éco-anthropologie)