Existe-t-il différentes races d'humains ?

La notion de « race humaine » ne permet pas d’expliquer notre diversité génétique ni notre évolution. Encore présentes idéologiquement, les distinctions raciales sont du ressort de celles et ceux qui désirent justifier, à l’encontre des connaissances scientifiques, les discriminations entre les humains.

Une classification difficilement justifiable

Souvent interpellés pour démonter l’existence génétique des races humaines, les généticiens ont au contraire constaté depuis les années 60 que les catégorisations raciales ne permettent pas d’expliquer la diversité humaine ni son histoire évolutive.

99,9 % de l’ADN est rigoureusement identique entre deux êtres humains ; une homogénéité génétique exceptionnelle chez les mammifères à l’échelle du globe. Et sur les 0,1 % de différences (soit quelques millions sur plusieurs milliards de lettres qui composent un génome humain), seulement 5 %, en moyenne, sont liées à des différences entre populations parfois très éloignées géographiquement. Ce n’est donc qu’une poignée de mutations qui différencient en moyenne les populations humaines, l’immense majorité des mutations composant la diversité génétique humaine se trouvant entre individus à l’intérieur des populations ! En outre, les généticiens ont trouvé que deux populations africaines présentaient en moyenne plus de différences génétiques entre elles qu’une population européenne et une population asiatique, rendant caduc les différentes catégorisations raciales liées aux continents pour expliquer la diversité de notre espèce. Enfin, les généticiens ont trouvé que seules quelques dizaines de mutations parmi plusieurs millions entre deux individus déterminent leurs différences de couleurs de peau, et que ces mutations-là ne prédisent presque jamais les autres différences morphologiques, physiologiques ou immunitaires observées entre ces deux individus.

Choisir de classer les Hommes en fonction de leur couleur de peau est finalement aussi inefficace pour expliquer l’évolution et la diversité génétique de notre espèce que de le faire en fonction de la couleur des yeux, des groupes sanguins, ou de la taille des oreilles !

Une grille de lecture inefficace et périmée

Groupe d'amis

Groupe d'amis de toutes origines

© A. Biascioli - stock.adobe.com

Ainsi, les catégories raciales historiques sont tout simplement inefficaces pour expliquer toutes les différences génétiques entre individus qui sont elles-mêmes le produit de notre histoire évolutive complexe. C’est pourquoi les biologistes et anthropologues ont depuis longtemps abandonné cette grille de lecture périmée.

L’existence de soi-disant « races humaines » inscrites dans les gènes sert surtout de prétexte aux racistes, dont l’unique but est d’essayer de justifier, « scientifiquement » et à leur profit, une hiérarchisation et une discrimination systématique entre les Hommes sur la base de quelques différences physiques observées. Les généticiens nous démontrent au contraire depuis plus de soixante ans que la diversité biologique humaine ne peut pas se résumer à une diversité de couleur de peau ni à une origine continentale.

Article revu en 2023. Remerciements à Paul Verdu, Chargé de Recherche au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7206, Éco-anthropologie)

    Aller plus loin
    Quoi de neuf au muséum ?
    Retrouvez nos actualités et nos dossiers thématiques pour mieux comprendre l'humain et la nature.