A-t-on des preuves de cannibalisme ?

Les preuves de cannibalisme les plus anciennes remontent à 800 000 ans. Le cannibalisme existe encore dans certaines populations contemporaines, souvent associé à des rites funéraires.

Les différents types de cannibalisme

Le cannibalisme chez l'Homme moderne et ses ancêtres existe bel et bien.

Deux types de cannibalisme ont été définis : l'exocannibalisme, où un étranger est tué pour être mangé, et l'endocannibalisme, pratique dans laquelle un membre de son clan est consommé après son décès.

Les plus anciennes traces remontent à 800 000 ans, dans le nord de l'Espagne. Dans le gisement d'Atapuerca, des ossements humains ont été retrouvés parmi les restes d'animaux ; en outre, certains portent des marques de dépeçage et les os longs ont été brisés pour en extraire la moelle, preuves qu'Homo antecessor s'adonnait à des pratiques cannibales, probablement pour s'alimenter, puisque les restes humains découverts appartiennent principalement à des enfants et des adolescents.

Que signifie le cannibalisme ?

Parfois, comme chez les Néanderthaliens et les Homo sapiens, ces pratiques peuvent avoir une autre signification. En effet, on retrouve peu de traces de violence sur les fossiles, ce qui laisse penser que le cannibalisme était  une étape d'un rite funéraire. Une des explications consiste à dire qu'en se nourrissant de chair humaine, l'Homme préhistorique s'appropriait les qualités du défunt. Cet endocannibalisme a perduré, en particulier chez certaines populations d'Océanie.

Marylène Patou-Mathis, préhistorienne - Musée de l'Homme
Propos recueillis par Rémi Pin

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