Quels sont les organes de l’humain qui ont le plus évolué ?

Chez l’Homme, la bipédie a eu un impact sur l’architecture de ses pieds, de ses jambes et la position de son cerveau. Un cerveau qui a triplé de volume en sept millions d’années et qui s’est considérablement complexifié au gré de mutations génétiques.

Les effets de la bipédie

Depuis sept millions d’années et le passage à la bipédie, tout notre corps a connu des modifications. L’évolution de nos membres inférieurs a été un des vecteurs majeurs de l’hominisation.

L’architecture du pied et les longues jambes nous permettent de marcher et courir, une adaptation qui a pu lui conférer un avantage dans son milieu naturel. La bipédie a aussi eu un impact sur la position de notre cerveau et la forme de la colonne vertébrale. Mais les problèmes de dos qui en résultent souvent chez l’Homme sont la preuve que ce système est encore perfectible… La main n’a finalement pas tant évolué puisque la mobilité des doigts chez les primates est comparable à celle des hommes, avec un pouce opposable caractéristique.

Un visage bien différent

Crâne de Cro-Magnon - Musée de l'Homme

Crâne de Cro-Magnon - Musée de l'Homme

© MNHN - J.-C. Domenech

Une autre différence avec nos cousins primates concerne la face, beaucoup moins projetée en avant chez l’Homme, mais il s’agit là d’une conséquence de la rotation crânienne qui s’est opérée.

Le cerveau homininé a triplé de volume en sept millions d’années pour aboutir à une structure complexe. Une hausse de volume qui s’explique aussi par le fait que l’Homme grandit. Mais cette complexification du cerveau ne peut pas se réduire à une histoire de taille. Néandertal avait un cerveau plus gros que le nôtre et le cerveau d’Homo sapiens a perdu quelques cm3 depuis l’Homme de Cro-Magon. Le cerveau s’est modifié au gré de mutations totalement aléatoires qu’il est bien difficile de retracer dans le temps.

Mutations génétiques et sélection naturelle ont donc modifié notre corps ces derniers millions d’années. Et cette évolution a toujours court. Le corps d’Homo sapiens devient même plus gracile par rapport à ses proches ancêtres anatomiquement modernes. 

Article revu en 2023. Remerciements à Antoine Balzeau, Directeur de Recherche au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7194, Histoire naturelle de l’Homme préhistorique)

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