L’Homme est un animal social, qui par définition vit en groupe. Mais la nature de ces groupes et le nombre d’individus qu’ils comportent ont évolué depuis l’apparition des premiers Hommes modernes. 

Les primates sont des animaux sociaux. L’Homme étant un primate, tout laisse penser que l’Homme et ses ancêtres vivent en groupe depuis des millions d’années. Il est en revanche plus difficile de définir l’organisation et la structuration de ces groupes. Leur densité a évolué au cours du temps.

Au Paléolithique supérieur (30 000 à 10 000 ans avant notre ère), on retrouve des témoins archéologiques qui prouvent l’existence de sites d’occupation temporaires organisés selon différentes fonctions : haltes de chasse, sites de boucheries, ou véritables « ateliers » dédiés à la taille d’outils en silex. L’Homme vit à cette époque, en petits groupes nomades de chasseurs et cueilleurs. « Ces différentes fonctions des sites d’occupation temporaire montrent une organisation des groupes humains au Paléolithique, précise Aline Thomas, archéoanthropologue au Musée de l’Homme. Les compétences nécessaires à la fabrication des outils par exemple traduisent un apprentissage, une transmission du savoir-faire de génération en génération » ;

C’est à partir du Néolithique (10 000 ans avant notre ère), avec la sédentarisation des Hommes, que les traces de vie en communauté sont les plus pertinentes. Les groupes se densifient, vivent dans des villages. On a découvert au Proche-Orient l’une des plus anciennes agglomérations du monde, baptisée Çatal Höyük. À son apogée, on estime qu’elle s’étalait sur 13 hectares.

En France, sur la commune de Cuiry-lès-Chaudardes (Aisne), on a retrouvé les traces d’une trentaine de maisons en terre et en bois. En plus des maisons, l’organisation de ce village implique d’autres constructions comme des enclos pour le bétail ou espaces de stockage des denrées. Construites 6 000 à 5 000 ans avant notre ère, certaines atteignaient même 45 mètres de long.

Propos recueillis par Rémi Pin